Loading...

Articles

#46 Aïcha: Mystère et boule d’orgasme



Aïcha est documentariste et communicante marocaine basée en France. 

Parce qu’elle souhaitait montrer le plaisir féminin dans la diversité de ses réalités, elle a réalisé en 2020 un très beau documentaire appelé « Mystère et Boule d’Orgasme » . C’est un documentaire qui libère la parole autour du plaisir féminin : découverte du clitoris, exploration de sa vulve, sans tabou, avec émotions à travers les témoignages d’hommes et de femmes de tous âges.

Aïcha a une sensibilité aux plaisirs et à la beauté des corps qu’elle partage également en créant du contenu sexo sur instagram. Aujourd’hui, nous allons parler de plaisirs, d’éducation sexuelle, et des mystères autour de la sexualité

Dans cet épisode, vous allez nous entendre parler de :

  • Son intention en sortant ce documentaire
  • Sa technique pour facilité le recueil de témoignage
  • Les retours suite à la sortie de son documentaire
  • Ses conseils pour une “première fois” en accord avec soi
  • Mythe de la virginité

 

La phrase clé de l’épisode : 

 “Si ca fait mal, c’est que c’est mal fait”

 

Pour retrouver mon invité.e :

Ressources pour aller plus loin :

Mon compte instagram : @camilleparlesexe  -/- mon site internet : www.camillebataillon.com

Transcription :

00:00:00
Vous écoutez Camille Parle Sex, votre podcast bien être sexuel inspirant.

00:00:10
Je suis Camille Bataillon, sexologue clinicienne.

00:00:13
Dans ce podcast, vous l’aurez compris, je parle de sexe, de la sexualité au sens large.

00:00:18
Ce podcast, c’est un peu comme dans ma vie.

00:00:21
Je fais les choses au plus simple, sans prise de tête et selon mes propres règles.

00:00:25
Je vous parle en suivant mon humeur du moment, ma motivation, mais surtout mon instinct.

00:00:29
Pour vous donner votre dose d’inspiration.

00:00:31
Avec mes invités ou en solo, je souhaite vous donner la crème de la crème en sexologiepour réfléchir ensemble à la sexualité et vous offrir le meilleur de l’éducation sexuelle.

00:00:42
J’espère ainsi vous inspirer dans votre intimité, que ce soit seul, à deux ou à plusieurs,et faire vibrer votre sexualité.

00:00:49
Alors, bienvenue!

00:00:51
Bonjour à tous et à toutes, je suis ravie de vous retrouver pour un épisode pour cemois d’avril 2023.

00:00:59
Alors, je reçois Aisha, elle est documentariste et communicante marocaine basée en France.

00:01:05
Aujourd’hui, nous allons parler de plaisir, d’éducation sexuelle et des mystères autourde la sexualité.

00:01:09
Vous verrez, vous entendrez surtout la douceur d’Aisha.

00:01:13
Et vous nous entendrez aussi, inventer des mots comme en-do-consentement.

00:01:18
Alors apparemment, ça n’existe pas.

00:01:20
Aisha s’expuse, elle voulait parler d’auto-concentrant.

00:01:23
Et puis moi aussi, j’ai inventé des mots.

00:01:26
Voilà, il était tard et c’est ainsi.

00:01:29
Voilà, vous nous excuserez.

00:01:30
Je vous laisse avec cet épisode.

00:01:33
Vous savez maintenant aussi comment soutenir ce podcast et comment m’a montré que vousl’avez apprécié en le partageant autour de vous, à vos amis, à vos collègues, àvotre entourage, sur vos réseaux sociaux, en mettant des étoiles et ou des cœurssur votre plateforme d’écoute.

00:01:49
Bonne écoute!

00:01:50
Aisha est documentariste et communicante marocaine basée en France.

00:02:03
Parce qu’elle souhaitait montrer le plaisir féminin dans la diversité de ses réalités,elle a réalisé en 2020 un très beau documentaire appelé « Mystère et boule d’orgasme ».

00:02:11
C’est un documentaire qui libère la parole autour du plaisir féminin, découvert duclitoris, exploration de sa vulve, sans tabou, avec émotion, à travers les témoignagesd’hommes et de femmes de tous âges.

00:02:22
Aisha a une sensibilité au plaisir et à la beauté des corps qu’elle partage égalementen créant du contenu sexo sur Instagram sous le nom de « Mystère et boule d’orgasme ».

00:02:32
Aujourd’hui, nous allons parler de plaisir, d’éducation sexuelle et des mystères autourde la sexualité.

00:02:37
Aisha, bienvenue sur le podcast.

00:02:39
Merci Camille, c’est un plaisir pour moi d’être ici.

00:02:43
Merci d’être ici.

00:02:44
Alors ta page Instagram « Mystère et boule d’orgasme » est vite devenue une plateformede partage, de richesse sur plein de sujets qui touchent la sexualité.

00:02:53
Déjà, pourquoi « Mystère et boule d’orgasme »?

00:02:56
Alors si tu me parles du titre, il m’est venu comme ça.

00:03:02
Je me posais la question de quel titre j’allais donner à mon film.

00:03:09
J’ai dû le mot « mystère » comme ça et « boule d’orgasme » qui est venu justeaprès.

00:03:16
Puis j’ai gardé.

00:03:17
C’est la première idée qui est venue.

00:03:19
Simplement, c’est ça souvent le premier truc qui vient comme ça.

00:03:23
C’est ça.

00:03:24
C’est un petit peu ironique parce qu’on a souvent considéré l’orgasme féminin commeun mystère, quelque chose qui a été très mystifié.

00:03:35
Donc il y a un peu d’ironie dans ce titre et c’est venu assez naturellement.

00:03:43
Oui, c’est vrai.

00:03:44
Comme tu dis, il y a beaucoup de mystères, beaucoup de fausses croyances aussi autourde la sexualité.

00:03:49
Et d’ailleurs, ma question aussi, c’est quelle était ton intention justement en produisantet en sortant ce documentaire?

00:03:55
Mon intention, je dirais que c’était de visibiliser des réalités, des paroles quije pensais n’étaient pas assez visibles à l’époque d’ailleurs parce que depuis,on en parle de plus en plus et c’est très positif.

00:04:17
Et donc de visibiliser certaines choses, certains témoignages et puis d’en faire une sourced’information, une ressource en fait pour les personnes qui veulent en savoir plussur le sujet de l’orgasme féminin, sur le sujet de l’orgasme en général et de la sexualité.

00:04:39
Et d’ailleurs, quand tu as fait ce documentaire, donc c’est à travers plein de différentstémoignages, est-ce que tu as eu de la difficulté à justement trouver des personnes qui acceptentde partager leurs témoignages FASCAM parce que ce n’est pas évident non plus?

00:04:54
Absolument.

00:04:55
Alors il y avait énormément de personnes qui voulaient bien témoigner mais pas FASCAM.

00:05:00
Donc j’ai dû faire le tri et puis c’est une question de confiance aussi.

00:05:08
J’ai pris le temps de discuter avec chaque intervenante avant de passer en interviewdevant une caméra et ça s’est fait au feeling.

00:05:20
Ça a pris pas mal de temps mais j’ai eu une certaine facilité, je pense, à échangeravec ces personnes-là parce qu’on avait pris le temps au préalable de discuter.

00:05:35
Et puis ma petite technique que je pourrais partager, c’est de parler de moi, de chosespersonnelles à ces personnes-là.

00:05:49
Ça instaure une certaine confiance plus facilement et ça permet d’encourager à la libérationde la parole.

00:05:58
Oui, puis ça met du coup sur un pied d’égalité, tu partages quelque chose d’intime et cespersonnes-là te partagent quelque chose d’intime aussi.

00:06:04
Exactement.

00:06:05
Et du coup dans les partages, parce que tu as des hommes, tu as des femmes, déjà est-cequ’il y avait une différence dans les partages? Parce que les hommes qui témoignaient, làje me souviens plus, ils témoignaient du plaisir féminin ou de leur plaisir à eux?

00:06:18
Un peu des deux, il y a eu un petit peu des deux.

00:06:21
Est-ce qu’il y a eu une différence? Il y a eu une différence entre chaque intervenanteet chaque intervenante en fait.

00:06:27
Ce n’est pas réellement une question d’âge, c’est plus une question de facilité à parler,à s’ouvrir ou pas.

00:06:39
Mais c’est toute la richesse, je pense, de ce travail-là, c’est de voir la pluralité,la diversité des réalités des différentes personnes.

00:06:50
Tous les témoignages étaient absolument différents.

00:06:53
Il n’y en a pas eu deux qui étaient similaires.

00:06:56
Et c’est ça qui est très intéressant pour moi.

00:06:59
Oui, parce que comme on disait déjà en intro, c’était vraiment pour montrer la diversitédes différentes réalités des vécues des uns et des autres, de montrer à quel pointcertaines personnes disent « j’ai découvert le clitoris », d’avoir des grandes révélationscomme ça, de partager des choses intimes.

00:07:19
Et donc tu as su à merveille les faire, comme tu disais, avec ce lien de confiance, quiest que tu puisses partager quelque chose d’intime vis-à-vis de ça.

00:07:29
Et par rapport à ce documentaire aussi, par rapport au retour maintenant des personnesqui ont visionné le documentaire, quels ont été les retours? Qu’est-ce que tu asentendu? Qu’est-ce qu’on t’a partagé?

00:07:41
Alors, il y a eu pas mal de retours positifs, j’étais contente, notamment des personnesqui me partagent le fait que le documentaire leur a permis de mettre des mots ou mettrele doigt sur une certaine situation où elles ont déjà vécu, et que ça les a rassurésd’une certaine manière.

00:08:06
Et c’est ça le plus important pour moi dans ce partage de témoignages, c’est que çapuisse faire écho dans les vécus de certaines personnes et rassurer en fait d’une certainemanière ces personnes-là dans leur existence, dans leurs expériences, dans ce qu’ellesont pu vivre, et qui parfois sont des choses difficiles à vivre quand on n’a pas d’exemplede personnes qui ont pu vivre la même chose.

00:08:40
C’est ce qui était le plus intéressant à mon sens.

00:08:44
Donc de rassurer, de sentir qu’on n’est pas seul, qu’on est normal, qu’à travers différentstémoignages on peut piocher et se retrouver là-dedans.

00:08:55
On parlait tout à l’heure des croyances ou des mystères autour de la sexualité desfemmes mais aussi sûrement des hommes.

00:09:03
Est-ce qu’il y a des choses que tu aimerais partager autour de ces fausses croyances oude ce qui revient le plus, que ce soit dans le documentaire ou même à travers ta pageInstagram?

00:09:12
Alors justement la page Instagram, ça a été intéressant de voir comment il y a plusieurssujets qui reviennent souvent, même après le film parmi les témoignages que je recevais.

00:09:27
Ça tournait beaucoup autour d’une certaine pression, de honte, plusieurs messages quiterminent par « je me demande si je suis normale », s’il y a d’autres personnesqui ont vécu le même genre de situation.

00:09:45
Des questionnements aussi pour la première fois.

00:09:51
Et ça, ça m’a fait énormément plaisir de voir qu’il y a des jeunes personnes quise posent des questions pour leur première fois et qui vont chercher de l’aide.

00:10:01
On n’a pas du tout, pour la plupart, eu la chance à l’époque d’avoir une éducationsexuelle en général.

00:10:16
C’est un peu plongé dans l’inconnu.

00:10:20
C’était le cas pour la plupart des personnes, je pense.

00:10:24
Et je ne sais pas du tout, je voulais en dire.

00:10:31
De ce qui t’a vraiment enthousiasmé, je ne sais pas si ça se dit, mais c’est devoir que ça apportait des réflexions et que même les personnes, les jeunes personnes,se posaient la question de leur première fois.

00:10:44
Vous voulez vraiment « bien faire », mais ça aurait enseigné là-dessus, c’estça, et te poser des questions sur comment faire.

00:10:52
C’était quoi le genre de question?

00:10:53
Bien faire, entre guillemets, je pense que c’est faire de manière sécure et dans lerespect.

00:11:04
Dans le respect de l’autre, mais aussi de son propre corps.

00:11:08
On peut avoir tendance, quand on n’a pas les informations nécessaires, quand on n’apas les exemples nécessaires, de, comme je disais avant, plonger dans l’inconnu etfaire ce qu’on pense devoir faire sans vraiment se poser la question de se respecter, derespecter son corps, de l’écouter et de faire ce que notre corps a envie de faire à l’instantet pas ce que notre mental croit qu’il devrait faire pour gérer cette situation-là, commeon nous donne l’impression qu’on devrait le faire.

00:11:47
Et j’ai l’impression, je ne sais pas si c’est ton impression aussi, que ce soit làces dernières années à travers les médias, voire même Instagram, que cette notion, déjàde consentement, ça ok, mais cette notion d’écouter son corps, se respecter, c’esttout nouveau et peut-être d’autant plus chez les femmes, je ne sais pas, mais en tout cascette question-là de je veux me respecter, je veux écouter mon corps, je veux pouvoirexprimer mes limites, c’est quelque chose d’assez nouveau, je ne sais pas si toi tuas aussi cette impression-là?

00:12:16
Absolument.

00:12:17
L’endoconsentement, donc le consentement avec soi-même, est aussi important que leconsentement à l’égard de quelqu’un d’autre, et c’est quelque chose qu’on n’a pas réellementmis en avant, parce qu’il y a des schémas sexuels qui ont été construits, parce qu’ily a des rôles de genre également qui ont toujours plané un peu au-dessus de nos expectations,de nos attentes, de nos expériences.

00:12:57
Merci.

00:12:58
Et donc oui, je pense que le plus on a d’informations, le plus il y a de messages d’autoconsentementqui passent, je pense que le mieux ce sera pour les personnes qui n’ont pas encore eude sexe et qui se posent des questions sur comment faire du sexe, sur tout ça.

00:13:21
Et alors avant de te poser la question comment faire du sexe pour une première fois, entreguillemets, c’était la première fois que j’entendais cette notion, tu parles doncd’endoconsentement, c’est-à-dire déjà écouter son consentement à soi si on a envie, siça part d’un réel désir, c’est ça?

00:13:37
Oui.

00:13:38
Donc l’endoconsentement avec soi-même c’est demander le consentement à son propre corps,c’est s’écouter et faire en sorte que tout ce qui se passe, un instant T, soit ok pourson corps et qu’il n’y ait que du plaisir, que du plaisir de l’échange, pas de douleur.

00:14:00
Je vais prendre l’exemple de la douleur.

00:14:03
Il y a beaucoup de personnes, notamment des femmes dans des contextes hétérosexuels,qui prennent l’habitude, j’ai reçu plusieurs témoignages là-dessus, qui prennent l’habitudede pratiquer la pénétration, la circlusion avec de la douleur et qui supportent en faitcette douleur et qui la normalisent parce que quand on a eu mal la première fois, onse dit que c’est peut-être normal et que dans tous les cas on a mal quand on fait l’amour,ça peut prendre une tournure de normalisation.

00:14:47
Là, la question du consentement avec son propre corps, c’est là qu’intervient cettequestion de se dire qu’il n’y a rien qui fasse mal, parce que si ça fait mal, c’estqu’il y a un problème quelque part, que ce soit au niveau de la lubrification, au niveaude la manière de faire ou de la position si on parle de pénétration.

00:15:13
On avait fait un post là-dessus d’ailleurs qui s’appelait « Si ça fait mal, c’estmal fait », c’est se dire… Je ne sais plus où j’allais.

00:15:31
C’est de se dire que ce n’est pas normal d’avoir mal, c’est ça en fait, de pouvoirdire ne sous-estimez pas, ne dévalorisez pas cette douleur en fait, il faut l’écouter,mais pas dans le sens « J’y vais quand même », c’est dans le sens « Il y a quelquechose, on doit prêter attention », et donc comme tu disais, soit la lubrification, soitle contexte, soit le geste, il y a tellement de raisons qui peuvent m’oublier à des douleurset c’est important de les écouter.

00:16:01
Absolument.

00:16:02
Et du coup, dans cette notion aussi d’écouter le consentement avec soi, tu parlais d’écouterson corps, de vraiment d’être à l’écoute, ça demande du coup aux personnes de pouvoirdéjà se connaître aussi, mais aussi d’être dans le moment présent, on en parle beaucoupde la pleine conscience, d’être vraiment attentif à ces émotions, à ces sensationsmomentées, et ça je me rends compte que ce n’est pas forcément évident pour toutle monde.

00:16:28
L’idée c’est de pouvoir y tendre, aller vers ça, mais être focalisée, attentiveà ce qui se passe au moment T pour se dire « Est-ce que j’en ai envie là, maintenanttout de suite, ou est-ce que je ressens de la douleur là, maintenant tout de suite? »C’est tout un cheminement des fois pour certaines personnes.

00:16:45
Absolument.

00:16:46
Je pense qu’il peut être difficile de réussir à se détacher de tout ce qui nous entourepour vraiment se concentrer sur son corps, mais ça peut se faire petit à petit avecdes exercices de méditation, de respiration, se dire qu’on peut le faire et petit àpetit ça viendra.

00:17:13
De toute façon c’est un chemin qui durera tout au long de notre vie, il n’y a pasde moment où on est complètement aligné, il n’y a pas un moment où on n’a plusrien à faire pour prendre soin de soi.

00:17:34
Et alors imaginons que je suis une jeune fille qui se pose des questions justement sur sapremière fois, qu’est-ce que tu as envie de lui dire? Qu’est-ce que tu as enviede me dire?

00:17:48
Je dirais à cette jeune fille de s’écouter et elle me demandera sûrement « Qu’est-ceque ça veut dire? »Et donc je répondrai qu’elle devrait prendre le temps de vraiment, encore une fois, vérifieravec son corps que son corps en a envie, et puis s’écouter, ça veut aussi dire quesi elle en a envie à un instant T et que toutes les mesures sont prises, donc lesmesures de protection, de consentement, de respect, alors qu’elle fasse ce qu’elleveut à ce moment-là, tant qu’elle s’assure, qu’elle soit en sécurité, que ça soit d’unpoint de vue technique, donc utiliser un préservatif, ou une autre protection en fonctionde la situation, il y a même des protections pour les femmes entre elles, donc de l’ordrede digue, dentaire, les carrés de la tête, etc.

00:19:06
Donc je lui dirais que tant qu’elle s’assure d’un côté qu’il y a la sécurité et d’unautre, le respect de son corps et le corps de l’autre, alors qu’elle fasse absolumenttout ce qu’elle veut, et qu’elle n’ait pas peur d’être ridicule, ne pas avoir peurd’être ridicule.

00:19:26
C’est intéressant que tu dises ça, qu’est-ce que ça veut dire exactement?

00:19:30
Ça veut dire ne pas avoir peur de faire des choses qui ne sont pas en accord avecles pseudo-attentes de la société, les pseudo-attentes qui sont véhiculées par des films ou despubs.

00:19:49
Tout est parfait, quand on enlève ses vêtements, c’est tout fluide, alors que dans la réalité,on sait n’importe quoi, on peut tomber par terre, il y en a à moitié déshabillés,qu’un préservatif, c’est la galère, ce genre de choses.

00:20:03
Exactement, je dirais protège-toi, respecte-toi et n’aie pas peur d’être ridicule.

00:20:11
Est-ce que tu dis la même chose à un jeune homme?

00:20:15
Alors, un jeune homme, oui, je dirais la même chose, protège-toi, respecte-toi et n’aiepas peur d’être ridicule.

00:20:24
Ouais, je pense que c’est pareil.

00:20:28
Et le pas peur d’être ridicule, c’est vrai que ça, alors je ne le formule pas de cettemanière-là forcément, mais c’est plus aussi dans le sens, amusez-vous, et que c’est okd’être maladroit, maladroit, de sentir, là je parle plus quand c’est des fois des couples,ça fait déjà quelques années qu’ils sont ensemble et qu’ils n’osent plus, ou que çafait longtemps qu’ils ne l’ont pas fait, et quand ils le font, soudainement on se trouvegauche, on se trouve ridicule, justement, n’ayez pas peur d’être ridicule à ce moment-là,n’ayez pas peur d’être, c’est ok, vous allez être maladroit, vous allez peut-êtreavoir les joues en feu, peut-être que vous allez dire, oh là là, j’ai l’impressiond’être une ado, et bien, jouez-en quoi.

00:21:08
Absolument, et le terme ridicule dans ce contexte-là, ça renvoie au ridicule aux yeux de la société,c’est pas vrai qu’on est ridicule en fait, mais dans le sens selon ce qu’on nous a toujoursfait croire, n’ayons pas peur d’être ridicule.

00:21:30
Voilà, cette pression du paraître, cette pression que tout doit être parfait, cettepression que tout doit être fluide, alors que non, c’est loin d’être le cas quoi.

00:21:39
Et tu parlais aussi, à un moment tu parlais de cette non-éducation sexuelle qu’on n’apas, et tu dis aussi que t’es souvent nourrie par ton éducation au Maroc, est-ce que pourtoi, est-ce qu’il y a une éducation sexuelle qui est différente? Alors je sais, j’entendsbien que l’éducation sexuelle, comme on l’a dit, n’existe pas vraiment dans les écolesou dans les familles, mais dans les messages perçus.

00:22:03
Je dirais que l’éducation sexuelle au Maroc et dans plein d’autres pays d’ailleurs, estinexistante, et que les messages qui sont souvent véhiculés, c’est à peu près pareilque dans les autres pays où l’éducation sexuelle est inexistante, mais ils sont quandmême sous-poudrés de croyances limitantes qui sont liées à la culture d’un pays oud’un autre.

00:22:39
Donc souvent, il va y avoir des mythes qui vont prendre beaucoup de place que dans unautre endroit, mais ce manque d’éducation sexuelle et les répercussions que ça a surla sexualité des êtres humains, c’est pareil partout.

00:23:00
C’est juste qu’il va y avoir certaines pressions qui vont être plus présentes dans un paysou un autre, dans une région ou une autre, vraiment en fonction des croyances et descultures.

00:23:12
Est-ce que tu as un exemple qui te vient justement de quelque chose?

00:23:16
Je vais prendre un exemple du mythe de la virginité.

00:23:20
C’est quelque chose qui existe à peu près partout, de moins en moins je l’espère,mais qui persiste au Maroc et dans d’autres pays, notamment les pays musulmans, parcequ’on a fait depuis des siècles de la sexualité féminine quelque chose d’extrêmement sacré,et par la même, de la virginité.

00:23:52
La virginité qui est considérée comme un cadeau qui sera fait à un élu, et une femmequi n’est pas vierge, je vulgarise, n’est pas une femme de bonne qualité, on va dire,dans cette approche là de cadeau qu’elle va donner à son futur mari.

00:24:20
Bien sûr les mentalités évoluent et au Maroc il y a énormément de choses qui sepassent, énormément de mouvements, énormément de femmes qui commencent à faire passer desmessages très importants, mais je sais que ce mythe est encore présent dans la psychédes gens, que ce soit au Maroc ou d’autres pays arabes ou musulmans.

00:24:45
Mais pour ce qui concerne les jeunes, je suis totalement positif, non, positif pouceen l’air, je suis totalement pouce en l’air, elle me fait le signe pouce en l’air, jesuis totalement, je sais ce que tu veux dire, tu es plus optimiste pour les jeunes, lesgénérations à venir peut-être?

00:25:15
Oui, ce qui se passe au niveau des générations à venir c’est extrêmement positif, et partoutd’ailleurs, et même dans les pays arabes ou musulmans, donc il faut juste peut-êtreattendre que les générations d’avant partent et que ces messages positifs là se propagentau maximum.

00:25:46
Et cette révolution, ce mouvement, est-ce que c’est dû, selon toi, justement aux réseauxsociaux, à faire partager des messages partout dans le monde et à s’unifier aussi, commeça se dit, en tout cas collectivement à faire passer un message?

00:26:03
Absolument, je pense que les réseaux sociaux jouent un rôle majeur, l’activisme digital,le militantisme digital a pris une ampleur dans le monde entier, et même s’il y a d’autrestypes d’actions qui ne sont pas en ligne, je pense que ces réseaux sociaux là permettentd’amplifier les voix de manière assez… d’amplifier ses voix de manière assez…Oui, amplifier quoi, c’est déjà… d’amplifier de manière, oui, et multiplier je pense,vraiment multiplier un message collectif finalement, et se sentir moins seul et en…on a du mal ce soir dis donc à parler.

00:27:00
Mais bref, en unifiant, je ne sais même pas si ça se dit, en unissant, mais voilà, c’estça qu’ils disent, c’est en unissant nos voix, on rinavance des mots ce soir, en unissantnos voix, on se sent moins seul et ça permet d’avoir des actions, un mouvement, une révolutioncomme tu disais, on va y arriver.

00:27:21
Et sur ta page Instagram aussi, tu partages beaucoup, comme je disais beaucoup de corpsou la diversité des corps, où tu parles aussi de complexes, des injonctions liées à l’apparence,est-ce que ça aussi ça peut avoir un impact sur son plaisir, son plaisir intime et sexuel?

00:27:40
Absolument, on en parle d’ailleurs dans le documentaire Instagram Boulevard Gaz, quandon a des a priori une certaine pression de l’apparence, quand on se pose la questionsur comment l’autre va nous voir, quand on anticipe la pensée de l’autre, on peutavoir plus de mal à se concentrer sur son plaisir, parce qu’on mentalise je pense,et j’ai l’impression que plusieurs jeunes peuvent souffrir de cela, que ça soit liéà la présence de poils, que ça soit la forme de son corps ou de certaines partiesdu corps, l’apparence de son sexe, que ça soit pour les hommes ou pour les femmes,le mythe de la virilité qui pèse sur les hommes par rapport à leur pénis, la taillede leur pénis, ou bien cette pression là que les femmes peuvent ressentir vis-à-visde leur vulve, de leur vagin, j’ai déjà reçu des messages de personnes qui me demandentsi je recommanderais les process de rétrécissement vaginaux.

00:29:17
La bioplastie, l’infoplastie, ouais.

00:29:21
Exactement, je réponds que je n’ai pas les informations nécessaires pour vraimentme faire un avis là-dessus, mais qu’a priori j’ai l’impression que ce n’est pas trèsnaturel et que…

00:29:39
Et que ça répond peut-être aussi à cette injonction à l’apparence de la vulve, àfaire croire que c’est pas normal s’il y a une lèvre qui dépasse une autre, que çadoit être tout lisse, tout comme les films qu’on peut voir dans les films porno et qu’ellesdoivent toutes se ressembler.

00:29:56
Oui, je me souviens aussi quand j’étais jeune, une personne qui m’a dit « ah j’aiessayé la cire orientale, donc c’est une sorte de cire au miel et au sucre, c’estfranchement génial, il faut que vous l’essayez parce que ça fait la même vulve qu’une actriceporno ».

00:30:17
Et à ce moment-là, c’est entré par une oreille et ressorti de l’autre, mais avecdu recul, les années sont passées et je me rends compte qu’on avait quand même 16ans à ce moment-là et qu’il y a déjà un impact.

00:30:36
Donc c’était entre copines de 16 ans où on partage les bons conseils, entre guillemets,et un des conseils c’était « ah utilise la cire orientale pour enlever tous les poilset ça fera comme les femmes qu’on voit dans le porno parce que apparemment on s’estchouette de ressembler à ça ou parce que ça devait ressembler à ça ».

00:31:00
Après pour les personnes qui ont envie de ressembler à ça, pourquoi pas, c’est ok,mais je pense qu’il faut vraiment creuser sur le pourquoi et surtout pas en faire unepression.

00:31:19
C’est-à-dire qu’on est des êtres humains, donc finalement des animaux aussi, et quesi on n’avait pas de poils, ce serait pas normal.

00:31:31
Oui, puis en plus si je fais le lien avec plaisir, c’est vrai que les poils, il y ades récepteurs sensoriels aussi quand on a des poils avec les bulbes.

00:31:42
Je ne pourrais pas rentrer dans tous les détails, je ne suis pas experte du poil, mais il y ades récepteurs sensoriels qui font qu’une caresse sur un bras poilu, une caresse surune cuisse poilu, peu importe, on peut le ressentir en termes de sensations, des foismultipliées parce qu’il y a ces récepteurs sensoriels et donc de s’épiler, de les enlever,on peut peut-être s’enlever du plaisir.

00:32:03
Mais encore une fois, on peut peut-être avoir plus de plaisir parce que justement on n’apas ces poils et qu’on est libérés de ce que je me sens bien dans mon corps quand ilest épilé aussi.

00:32:13
Exact, je pense que la conclusion c’est faire comme on veut, si on se sent mieux en étantépilé, rasé, peu importe, tant que ça ne constitue pas une pression et une corvée enfait, et de la charge mentale en plus.

00:32:35
Si c’est quelque chose qui te va, vas-y, mais sache que tu n’as pas besoin de ça pour fairedu sexe.

00:32:41
C’est bon et c’est bien de le rappeler.

00:32:45
Avant ma question finale, quel est pour toi le grand mystère de l’orgasme? Si j’aivoulu vraiment associer ton titre « Mystère et boule d’orgasme » et me dire « Tiens,quel est pour toi le grand mystère de l’orgasme? » Je ne sais pas ce que je m’attends commeréponse mais je me suis dit « Je vais te la poser, on verra bien ».

00:33:03
Alors, je pense que le grand mystère de l’orgasme, c’est qu’il n’y a pas de mystère et quecomme tous les corps sont différents, peu importe ton âge, peu importe ton sexe, peuimporte ton genre, chaque mystère est propre à chacun et à chacune.

00:33:27
Ton mystère à toi sera lié à ton corps, tes zones hérogènes, ta manière de prendredu plaisir.

00:33:39
Il n’y a pas de règles générales, donc des mystères personnels et individuels.

00:33:47
Ça est super important.

00:33:49
J’adore, j’adore.

00:33:51
Mais écoute, ma question aussi n’avait peut-être pas de sens.

00:33:55
Mais bon, ma question finale, elle est importante quand même aussi et peut-être ça va rejoindrece que tu disais.

00:34:00
Mais si les personnes ne devaient retenir qu’une chose de l’éducation sexuelle oude la sexualité, quelle serait pour toi la chose, celle qui te vient en tête en premier?

00:34:09
Celle qui me vient en premier, ça serait le consentement.

00:34:14
Je continuerai par le respect et s’amuser.

00:34:23
Ou pas, si on n’en a pas envie.

00:34:27
Il y a des personnes qui ne font pas de sexe, qui ne ressentent pas du tout le besoin defaire du sexe et qui trouvent d’autres manières de s’amuser et de se donner du plaisir.

00:34:39
Et c’est complètement ok aussi.

00:34:41
C’est vraiment un plaisir avec un grand P, de s’amuser de la manière dont on souhaite.

00:34:48
Comme tu l’as mentionné, pas forcément en termes de sexualité, mais on peut prendredes plaisirs en mangeant un bon plat, en faisant une activité qui nous met en joie, etc.

00:34:58
Ton documentaire, on peut toujours le voir.

00:35:01
Apparemment, il est toujours disponible sur France TV, c’est bien ça?

00:35:04
Tout à fait, il est encore disponible pour l’année 2023.

00:35:08
Ok, donc je le mettrai du coup dans les liens.

00:35:11
Ou est-ce que les personnes peuvent te retrouver, te poser des questions ou même te dire « j’aiadoré ton partage dans le podcast « Camille parle sexe ».

00:35:20
Sur Instagram, par DM, je suis accessible.

00:35:25
Ok, donc je mettrai toutes les informations dans les notes de l’épisode.

00:35:30
Merci beaucoup Aicha pour ton temps et tes partages.

00:35:33
Merci à toi Camille, c’était super.

00:35:35
À bientôt.

00:35:36
À bientôt.

00:35:39
Voilà, c’est tout pour cet épisode.

00:35:41
Et si vous écoutez ça, c’est que vous êtes allés jusqu’au bout de l’épisode.

00:35:45
Donc merci pour votre intérêt, merci pour votre enthousiasme.

00:35:50
Et donc j’imagine que cet épisode vous a plu, a suscité des choses pour vous.

00:35:55
D’ailleurs dites-le moi, dites-le moi, qu’est-ce que cet épisode vous a suscité?

00:35:58
Qu’est-ce qu’il vous a appris aussi de l’intimité, de votre sexualité?

00:36:02
Laissez dès à présent des étoiles, des petits cœurs sur votre plateforme d’écoute,que ce soit Apple Podcast ou Spotify, voire même un avis, ça fait toujours plaisir.

00:36:12
Et si ce que vous avez entendu vous a fait penser à une amie, à votre voisin, à despatientes, à des clients ou même à votre partenaire, partagez cet épisode avec unmessage tout doux.

00:36:21
Nous pouvons bien sûr échanger sur mon compte Instagram KamiParlsex ou sur ma page LinkedInKamiBataillon où je partage également des informations sexo.

00:36:29
Alors n’hésitez pas à me suivre.

00:36:31
En attendant de revenir dans vos oreilles, je vous souhaite de belles expériences intimes.

00:36:36
A bientôt!

Social media & sharing icons powered by UltimatelySocial
Facebook
Instagram
LinkedIn